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Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/176

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mier, dit François, d’avoir augmenté votre chagrin, mais vous m’avez exprimé le désir de connaître toute la vérité, et je me suis conformé, avec regret, à votre désir.

— Merci, mon bon M. Latour ; j’aime les positions nettes. Pour combattre un mal, il est essentiel de le bien connaître.

— Maintenant, Jean-Charles, interrompit le curé, j’ai une offre à vous faire, mais je veux que vous me promettiez tout de suite de l’accepter sans discussion.

— J’hésite grandement à vous faire cette promesse. Je redoute de votre part un nouveau sacrifice, et je sais que j’ai déjà trop abusé de votre générosité…

— Que dites-vous là, Jean-Charles ! Oubliez-vous que vous m’avez sauvé la vie au péril de la vôtre, et que je ne pourrai jamais acquitter ma dette de reconnaissance ?

D’ailleurs, soyez tranquille ; il ne s’agit pas de sacrifice, mais d’un simple devoir. Écoutez-moi. Vous voulez aider votre frère, autant que l’honneur vous permettra de le faire : très bien ! Vous voulez aussi contribuer aux frais de l’instruction et de la pension de vos sœurs : très bien encore ! Mais avez-vous calculé la somme d’argent que toutes ces dépenses représenteront, d’ici à quelques années ? Avez-vous songé que votre bon père