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Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/185

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alors, pourquoi ne m’as-tu pas attendu quelque temps ?

— C’est que j’avais besoin d’argent, et je supposais, sans doute avec raison, que tu me ferais attendre trop longtemps… et tu sais que la patience n’est pas au nombre de mes vertus !

— D’ailleurs, est-ce que cent dollars n’est pas une somme exorbitante pour le gallon d’eau boriquée et l’onguent fait avec la graisse du diable que tu m’as donnés ?

— Et mes soins, et les trente-cinq visites que je t’ai faites, ne comptent donc pas avec toi ?

— Dans tous les cas, tu admettras que cette somme était plus que suffisante.

— Je conviens qu’elle est suffisante.

— Alors, comment se fait-il, lâche ! voleur ! que tu as réclamé la même somme de Mme de Courcy ?…

Le docteur ne s’attendait pas à celle-là, évidemment, car il devint rouge comme un homard cuit, et resta coi !

— Ah ! tu ne parles pas, brigand ! mais écoute bien ce que je vais te dire. Si tu ne me remets pas l’argent que tu as filouté au notaire Archambault, je te dénoncerai partout comme un voleur ! Quant à l’argent que tu as eu l’impudence de demander à Mme de Courcy, je m’engage à le lui remettre d’ici à quelque temps.