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Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/227

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Mais le vaniteux président, qui pensait à son boniment, ne voulait pas sacrifier la gloire aux joies de la famille : sa renommée avant tout, et son discours avant sa fille !

— Pardon, M. Lormier, dit-il, ne partez pas maintenant. Je veux terminer ce soir mon… notre affaire… vous savez ?

La jeune fille comprit que sa présence gênait son père et Jean-Charles. Elle s’excusa de les avoir si brusquement dérangés, et sortit en saluant notre héros avec une grâce parfaite.

Le jeune homme reprit son rôle de souffleur au milieu des plus grandes distractions.

Quelle gracieuse et aimable jeune fille ! pensait Jean-Charles, en regagnant, tout rêveur, son humble logis…

Corinne, nous l’avons dit, avait dix-neuf ans. Elle était, en effet, gracieuse et aimable, et, de plus, très jolie.

Il y avait beaucoup de modestie dans son langage et de distinction dans ses manières. Elle était aussi humble que son père était orgueilleux.

Douée d’heureux talents et d’un noble caractère, elle avait conquis tous les honneurs du couvent et mérité l’affection de ses maîtresses et de ses compagnes.