Aller au contenu

Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/240

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 233 —

occupé un peu de politique. J’ai eu l’occasion d’écrire des articles pour le « Canadien » et de prononcer plusieurs discours. Je me suis fait de la popularité parmi les politiciens les plus influents. Quelques-uns de ces messieurs sont venus m’offrir la candidature pour notre comté, qui, vous le savez, est actuellement sans représentant depuis la mort de ce pauvre X… J’ai été très flatté et très touché de cette marque d’estime et de confiance, mais, dans l’intérêt de ma profession, j’ai cru devoir refuser. Mais comme je sais que votre haute position de préfet vous met déjà en évidence et que votre connaissance des affaires et votre fortune vous donnent des droits à la représentation nationale, j’ai pris la liberté de proposer votre nom aux principaux hommes de notre parti qui doivent choisir le candidat.

— Comment ! vous avez fait cela, M. le notaire ? mais vous êtes d’une amabilité incomparable !…

— Pas du tout, M. le préfet ; je n’ai en vue que les intérêts de notre cher pays. Votre grande expérience dans les affaires vous mettra plus en position que tout autre de nous représenter pratiquement. Voyez-vous, il y a en chambre trop d’hommes de profession et pas assez d’hommes d’affaires. Ce sont des hommes pratiques qu’il nous faut à l’heure actuelle. Et