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Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/247

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fortune de lui plaire, et que je serais assez habile pour faire renoncer mon frère à sa sotte ambition…

— Dans ce cas, M. le notaire, je vais vous présenter ma fille, et ensuite je vous laisserai seul avec elle.

— Très bien ! M. le candidat, dit Victor, en ajustant le nœud de sa cravate blanche et en se tirant la moustache.

Après les présentations d’usage, qu’il fit de la manière la plus solennelle, M. de LaRue s’éclipsa, en priant M. le notaire de bien vouloir l’excuser.

Victor, qui s’était fait de mademoiselle de LaRue un portrait vulgaire, fut surpris de se trouver en présence d’une personne qui réunissait en elle la beauté, la grâce et la distinction. Il perdit un instant son audace ordinaire et ne sut que bredouiller des mots incohérents aux paroles que lui adressa Corinne. Cependant, grâce à la bienveillante courtoisie de Melle de LaRue, et à la bonne opinion qu’il avait de lui-même, il reprit un peu d’aplomb et risqua les réflexions suivantes :

— Oui, mademoiselle, j’ai été admis à la pratique du notariat avec la plus grande distinction, et c’est un honneur dont j’ai bien le droit de me glorifier ; mais à quoi sert la gloire sans le bonheur…