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Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/266

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L’OR VAINCU PAR L’ÉLOQUENCE

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Victor avait cru prudent de déménager le soir même du jour, où, excité par la boisson, il était allé provoquer Jean-Charles aux champs.

Il avait loué deux chambres dans une maison, occupée par un vieux couple, et qui était située presque en face de la villa de LaRue. C’est une idée géniale que j’ai eue, pensait-il, de transporter mes pénates ici. De ma chambre, et sans me déranger, je pourrai voir aller et venir ma fiancée.

Elle est encore un peu farouche, ma fiancée ! mais avec le temps je finirai bien par l’apprivoiser…

Pour faire l’assaut de son cœur, je commencerai par lui sourire, sans lui parler ; puis, dans deux, ou trois jours, je lui décocherai, en passant, des compliments sur sa beauté, sa grâce, sa taille, etc. Ces sortes de compliments chatouillent toujours agréablement l’oreille des jeunes filles…

Enfin, je me ferai si gentil, si insinuant, si spirituel, que, bientôt, elle raffolera de moi ! Ce n’est plus moi qui courrai après elle, c’est elle qui courra après moi… Il en est de même