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Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/29

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— Moi, dit Félix Bigaouette, ce que j’admire encore plus que sa force et son adresse, c’est son courage et son dévouement.

— Vous avez la note juste ! fait Jean-Baptiste Dufresne. Cet homme a bravé la mort pour sauver la vie à des gens qu’il ne connaissait pas. C’est du dévouement poussé jusqu’à l’héroïsme !

Bref, chacun avait une bonne parole à dire à l’adresse de notre héros.

— C’est malheureux qu’il soit muet ! oui, immanquablement, c’est malheureux ! dit Félix Fortin, politicien incurable.

— Et, s’il parlait, Félix ? interroge en riant Léon Saucier, tu en ferais sans doute un candidat ?

— Immanquablement ! je le prierais de poser sa candidature, aux prochaines élections, pour l’Assemblée législative ; et il serait élu immanquablement

— Bah ! reprend un farceur, François Kirouac, parmi nos députés, j’en connais plusieurs qui sont, à la Chambre, plus muets que lui…

— Vous avez raison ! glapit le père Latourelle, — sans saisir le trait d’esprit de François Kirouac, — car ce sauvage-là n’est pas plus muet que vous et moi !

— Hein ! que dites-vous ? interrogent toutes les voix.

— Je dis, bougonne, cette fois, le père Latourelle, qu’il fait le muet pour se moquer