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Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/303

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ont exalté ainsi la grandeur de votre auguste profession, comment puis-je croire, faible et misérable créature que je suis, que Dieu daigne m’appeler au sacerdoce !…

— Permettez-moi, mon cher ami, de vous répondre par ces rassurantes paroles que je trouve dans l’ouvrage même que vous venez de citer :

« Une bonne et légitime vocation à quelque profession que ce soit, obtient toujours de la bonté divine les grâces nécessaires pour la bien remplir, si le sujet est d’ailleurs bien disposé ; et ces grâces sont plus ou moins considérables selon que l’état auquel on est appelé exige des secours plus ou moins abondants pour être dignement rempli.

« Or, d’après ce principe, avoué de tout le monde, de quelles grâces n’a pas besoin ce jeune ordinand qui, faible et sans expérience, va gravir la montagne de Dieu, devenir son confident particulier, l’exécuteur de ses grands desseins, le sacrificateur de son fils, le médiateur perpétuel entre la terre coupable et le ciel irrité ? Obligé, par état, de travailler avec ardeur non seulement à son propre salut, mais encore au salut des milliers d’âmes qui lui seront confiées, n’est-il pas certain qu’il recevra, s’il n’y met obstacle, la plénitude de grâces dont il aura besoin pour lui et pour ses frères ?