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que les riches lui confient ; quand il récite son office au nom de l’église, quand il instruit les enfants, quand il menace les pécheurs, quand il perfectionne les justes, quand il visite les affligés, quand il se penche sur la couche des mourants ; partout et toujours il est l’ange de la charité, il s’efface, il s’oublie en quelque sorte pour épancher sur les autres les trésors de la charité ; tout ce qu’il pense, tout ce qu’il dit, tout ce qu’il fait n’a qu’un principe et qu’un but : la charité, la charité, toujours et en tout la charité ! »

Tout, dans votre vie, mon cher Jean-Charles, me prouve que Dieu vous appelle aux fonctions du sacerdoce. Car, dans des conditions tout à fait anormales, vous avez acquis la science qui éclaire l’intelligence, le zèle et la charité qui font le véritable apôtre. Vous avez voulu vous marier, et Dieu, par une complication soudaine qui surpasse toutes les conceptions de l’esprit humain, vous a séparé pour toujours de celle que vous aimiez et qui vous avait promis son cœur et sa main… Vous avez perdu votre père et votre mère. Vous aviez deux sœurs que vous chérissiez tendrement, et le ciel les a ravies à votre affection en les ensevelissant dans le même cloître. Il ne vous reste qu’un frère, et il vit loin de vous…

— Hélas ! oui, M. le curé, il ne me reste qu’un