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Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/310

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jouissent sans songer à l’unique chose nécessaire : le salut de leur âme !

Et parmi ces malheureux qui ont été ou consolés par ses paroles ou convertis par son dévouement, il voit son frère, marchant dans le sentier du devoir et de la vertu… Puis Jean-Charles se remet au travail avec plus d’ardeur.

Cependant, vers minuit, l’esprit fatigué, il se jette sur un sofa pour se reposer une heure ou deux, car, depuis quelque temps, il travaille du soir au matin.

Il s’endort… et rêve qu’il est prêtre !

Il a revêtu les saints habits et va monter à l’autel. Il tremble et pleure de joie en pensant que tantôt ses mains toucheront au corps et au sang de Jésus-Christ… Soudain, une flamme monte, enveloppe l’autel et le consume…

Jean-Charles fait un effort, se réveille… et voit que la maison est en feu !

L’incendie, allumé au dehors, envahit tout, et déjà les appartements sont pleins de fumée.

Jean-Charles ne voit rien, il étouffe !

Impossible d’approcher des fenêtres, le feu y fait rage ! Reste la porte, mais elle est solidement barricadée… Sa maison est devenue une prison…

Alors, dans un élan désespéré, le prisonnier donne un coup de pied dans la porte, et tout vole en éclats !