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Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/403

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Le vicaire s’y rendit en courant et vit que l’élément destructeur exerçait ses ravages à l’intérieur de l’église…

Les membres de la société de tempérance devaient faire la communion réparatrice le lendemain matin, et il y avait dans le tabernacle deux ciboires remplis d’hosties consacrées !

Que faire ? L’abbé Lormier allait-il permettre aux flammes de dévorer les saintes espèces sans tenter de les sauver ?… Mais ! il risquait d’être rôti en pénétrant dans le temple, qui ressemblait à une fournaise ardente…

N’importe ! il n’hésite pas un instant !

Plongeant son manteau dans l’eau, et s’en couvrant la tête, il s’élance au milieu des flammes, court à l’autel, ouvre le tabernacle, saisit les deux ciboires et revient sur ses pas.

La flamme faisait rage, surtout à l’entrée de l’église. Un véritable mur de feu se dressait sur le passage du prêtre, et semblait vouloir le retenir captif. Sans perdre courage, l’abbé Lormier élève son âme à Dieu, se débarrasse du manteau qui gênait sa marche, et se précipite à travers le rempart brûlant…

La foule attendait, haletante, muette d’angoisse.

Soudain un cri de joie s’échappe de toutes les lèvres : le prêtre vient de paraître, enve-