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Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/85

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ment, tous les deux soirs, les leçons du curé ! C’est encore dans les jardins de Virgile et d’Horace que tu pioches jusqu’à minuit et une heure du matin !

Franchement, je ne te comprends pas ! Laisse-moi donc voir un peu ce que tu as barbouillé sur ces feuillets…

Après avoir lu, il dit :

Vraiment, tu m’épates ! Je ne te croyais pas aussi savant que cela ! Quoi ! tu ne te contentes pas de faire une traduction libre de l’Énéide et des Géorgiques de Virgile, mais tu ambitionnes de rendre fidèlement la pensée du prince des poètes latins ! Pourquoi ne mets-tu pas ton chef-d’œuvre en vers… Plaisanterie à part, ce n’est pas mal, assurément, ajoute-t-il, en remettant les feuillets sur la table. J’avoue même que je ne suis pas capable d’en faire autant. Mais à quoi va te servir toute cette science ? Tu devrais comprendre que ça n’a pas plus de bon sens pour un habitant d’apprendre le latin, que pour un éléphant d’apprendre la valse !

Le latin pour un habitant : ha ! ha ! hi ! hi !

Puis il reprend : Ce n’est pas nécessaire de connaître la langue de Virgile pour tenir le manchon de la charrue ou traire les vaches… Il ne te manquait que cela pour ressembler à Cincinnatus !… Écoute ! je te conseille de travailler plutôt à réformer ton écriture afin