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Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/92

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quable. Peu de luxe, mais du goût et de l’ordre partout.

La vue de la table éveilla les convoitises gastronomiques du clerc notaire. Il fit royalement honneur aux mets délicieux qu’on lui servit, et complimenta délicatement et Mme de Courcy et Mlle Justine.

Bref, il se montra poli, aimable et reconnaissant. Cette reconnaissance partait plutôt du ventre que du cœur !

Vers sept heures et demie, il manifesta poliment à la maîtresse de céans l’intention d’aller voir un ancien confrère de classe.

— Allez, mon cher Victor ; vous êtes libre ! Ce confrère de classe, qui se nommait Urbain Chevanel, avait fait, de tout temps, le désespoir de ses maîtres et la désolation de ses parents. Il était clerc notaire. « Qui se ressemble, se rassemble, » dit le proverbe. Or, Urbain et Victor justifiaient pleinement cette sentence morale. Ils s’étaient connus et liés d’amitié au collège, et saisirent la première occasion de se rassembler dans le monde interlope.

Nous ferons grâce au lecteur de l’entrevue qui eut lieu entre ces deux jeunes misérables et des projets qu’ils formèrent pour l’avenir…

Victor rentra chez Mme de Courcy à dix heures. Celle-ci lui indiqua la chambre qui lui était destinée, et lui souhaita une bonne nuit.