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Amour

Tu riais, tu te renversais
Dans mes bras et l’aube amoureuse
Illuminait ma tête creuse
Et lourde, mais je te berçais

En chantant. Le jour dans la pluie
Se levait et n’en pouvait plus.
Contre ta hanche étroite et nue,
Je tombais enfin d’insomnie.

Matins amers, amour charmant,
Épuisante et trouble folie…
Au réveil, la mélancolie
Sépara plus tard ces amants…

Pourquoi ? Nul ne le sut… Lui-même
Pleurait en s’éloignant de toi.
… Et, depuis ce temps, que de fois
L’aube a fripé ses roses blêmes !…

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