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Page:Carco - Au vent crispé du matin.djvu/78

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Sagesse

Mieux qu’un jardin paisible aux arbres vermoulus,
Je fume les ronciers épais de ma tristesse
Avec de bons chagrins amers et, pour le reste,
J’attends que le temps l’use.

Les jours sont comme un vol de mouette à l’horizon,
Le soleil de midi fait tourner les tulipes,
Tout passe : œillets, lilas, roses et clématites,
Les tilleuls et la viorne.

Pourtant, pleureur joyeux, sache te réserver
Pour le jour où mourra, sans clameur et sans geste,
Ingénument, le beau roncier de ta tristesse :
Et ménage le Rêve !

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