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Page:Carco - Au vent crispé du matin.djvu/93

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Stances


Un grand acacia fleuri, sur la terrasse
Vert et blanc, accueille le soir.
Mais je n’ai pour t’aimer qu’une âme ardente et lasse
Et l’excès de mon désespoir.

L’entendras-tu jamais, ô toi que j’ai perdue,
Reviendras-tu jamais ici
T’asseoir mélancolique, amoureuse et rendue,
Sous le faix du même souci ?

Et, devant cette mer, ce golfe, ce rivage,
Ces palmes que berce le vent,
Sentiras-tu ton cœur plein d’un affreux courage
Se déchirer à tout moment ?

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