Page:Cardan - Ma vie, trad. Dayre, 1936.djvu/361

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

57. — Lorenzo Damiata dans sa géographie encore inédite ;

58. — Leo Suavius, De arsenico et auripigmento ;

59. — Luca Gaurico, dans son livre [Omar] de nativitatibus [et in terrogationibus], quoique avec jalousie ;

60. — Matthæus Abel, dans son livre De situ orbis[1] ;

61. — Martinus Henricus, abondamment, dans ses Quaestiones medicae[2] ;

62. — Melanchthon au début de ses Doctrinae [physicae elementa] ;

63. — Melchior Wieland, prussien ;

64. — Michael Stifel dans son Arithmetica [integra] ;

(277) 65. — Michele [Raffaele] Bombelli, de Bologne, dans son Algebra ;

66. — Nicolò Tartaglia, qui après avoir médit, fut obligé à Milan de chanter la palinodie[3] ;

67. — Philandrier dans ses [In decem libros] Vitruvii [de architectura] annotationes ;

68. — Pierre Pena et Mathias de Lobel dans leur livre Stirpium adversaria au chapitre De phtora et antiphtora ;

69. — Reiner Solenander, à propos des eaux thermales ; [Opus de caloris fontium medicatorum causa eorumque temperatione] ;

70. — Severinus Bebelius au deuxième livre De succino ;

71. — Taddeo Duno, dans une œuvre remarquable ;

72. — Valentin Nabod, de Cologne, dans son Commentaire sur le Alchabiti [astronomiae iudiciariae tractatus] ;

73. — Vareus dans sa poésie italienne [?].

Je sais que plusieurs autres, dont je ne me rappelle pas maintenant les noms, m’ont mentionné dans leurs ouvrages. Parmi ceux qui ont parlé mal de moi, je n’en connais aucun qui, dans ses études, ait dépassé la grammaire et je ne sais par quelle audace ils se mirent au nombre des érudits. Ce sont Brodeau, Fuchs, Rondelet, Borrel, (278) Charpentier, Turnèbe, Foix et Tartaglia. Car Scaliger, Duno, Ingrassias, Gaurico et Solenander m’attaquèrent pour s’acquérir de la réputation.

Maintenant écoutez d’autres attestations. Pour ce qui est des témoignages écrits, peut-être Galien et Aristote même en ont-ils reçu à peine autant de leur vivant (si je n’en suis pas redevable à l’art de l’imprimerie). André Alciat, que je nomme ici pour l’honorer, outre son habitude, que j’ai rapporté ailleurs, de m’appeler l’homme des inventions feuilletait chaque jour mes livres, surtout celui qui est

  1. Cf. De libris propriis : In Dionysium de situ orbis (I, 121).
  2. Cité par Naudé dans son édition, parmi les Testimonia praecipua de Cardano rassemblés aux pages 323-374.
  3. « On sait, a écrit Cardan ailleurs (De libris propriis, I, 80), comment Tartaglia fut battu par Lodovico Ferrari dans l’église des Franciscains et contraint non seulement de chanter la palinodie mais aussi de promettre de publier ses aveux, ce qu’il n’a point tenu. » Les accusations de Tartaglia contre Cardan (voir chap. XLV note 2) avaient provoqué une réponse de Ferrari qui lança un cartel à l’insulteur de son maître le 10 février 1547. Il lui proposait une sorte de duel mathématique qui se prolongea par lettres jusqu’en octobre. Les textes des cartels ont été publiés à Milan en 1870 par Giordani : I sei cartelli di matematiche disfide intorno alla generale risoluzione delle equazioni cubiche di Lodovico Ferrari con sei contro-cartelli in risposta di Nicolò Tartaglia… in-8. — Bien que dans l’ombre, Cardan eut sa part dans la résolution des questions débattues (Cf. De Subtilitate, XV [III, 589]). La conclusion du débat n’étant pas suffisamment nette, une dispute publique, proposée alors par Ferrari, acceptée à contre-cœur par Tartaglia, eut lieu le 10 août 1548 à Milan dans l’église dite Giardino dei Frati Zoccolanti. Au lieu de la continuer les jours suivants, Tartaglia s’enfuit secrètement pour Brescia dès le lendemain. Il en a donné neuf ans plus tard, dans son General trattato di numeri e misureIIa parte (Venise, 1556) fo sq. un récit où il est loin de reconnaître sa défaite.