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Page:Carette - Zirska, immigrante inconnue, 1947.djvu/33

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reporter le plus prolifique, mais en même temps tu es aussi le moins clair. » De plus, il excellait dans la contradiction. Souvent après avoir affirmé un fait au début d’un de ses écrits, il le niait par la suite et laissait le lecteur en face d’un point d’interrogation très embêtant et surtout des plus embarrassants. Paul Laurin, rédacteur au même journal, en riait et disait : « À l’occasion ça peut servir pour boucher les trous. » En ce moment, attablé en face d’un petit meuble dans sa chambre de célibataire, Jean Delande réfléchissait. Son appartement était assez vaste. Sa chambre paraissait d’autant plus grande que les meubles y étaient peu nombreux. Sa bibliothèque tenait la plus grande place. Le reste se composait de deux chaises, d’un lit, d’un divan et de quelques petits meubles sans luxe. C’était à peu de chose près, tout ce qu’il possédait. En quelques mots, sa chambre ressemblait à celle d’un étudiant amateur de livres. Près de lui, une photographie de sa mère qu’il chérissait avait la place d’honneur. Dans sa