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on se servait de nouveaux, alors la tâche devenait plus compliquée. Ces nouveaux stylés trouvaient toujours le moyen de faire circuler de fausses rumeurs qui conduisaient invariablement les enquêteurs dans les pommes. Les éviter était la tâche du reporter, mais bien souvent il se retrouva dans le No man’s land, ayant suivi une piste montée de toute pièce par ces fins renards. Avec une facilité parfois presque comique, ils parvenaient à passer des « Québec » au jeune homme dont la déconvenue n’était pas toujours à son honneur. « Il fallait s’y attendre, se disait-il. Je suis le dindon de la farce ». Depuis qu’il se sentait surveillé, il avait l’impression d’être moins efficace. Les communistes devenaient de plus en plus prudents, et Delande commençait à trouver la tâche de plus en plus difficile à résoudre.

Il était dix heures et trente minutes lorsque l’Empress of Scotland entra dans le port de Québec. Petit à petit les remorqueurs soufflant et peinant approchaient le majes-