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Page:Carette - Zirska, immigrante inconnue, 1947.djvu/53

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L’abbé Paquin a souvent porté plainte auprès des autorités pour signaler l’arrivée regrettable de certains indésirables.

Par un beau matin ensoleillé, on vit arriver un jour plusieurs groupes de jeunes filles du centre de l’Europe. « Que viennent faire ces Européennes ? », se demanda le bon abbé. Après les avoir entretenues, l’aumônier dit à son ami Delande : « Elles ont l’intention de servir comme domestiques au pays ». Le jeune reporter confia à M. Paquin qu’il n’acceptait pas cette prétention. À son avis, les lupanars des grandes villes allaient profiter beaucoup plus de ces arrivages que tout autre métier. Et ce beau pays, le Canada, ce riche pays qui assurait une vie confortable à ses habitants et aux immigrants qui venaient s’y établir, ne leur offrait qu’un travail rémunéré au mérite… pourtant on leur avait dit, on leur avait promis beaucoup mieux que cela.

Delande estimait que cette loi d’immigration n’obtenait que ce qu’elle méritait : des