Aller au contenu

Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 2.djvu/241

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

capitalistes, hommes de travail et autres, les membres les plus utiles de la communauté, — ont été partout ruinés, et les bras qu’ils employaient, renvoyés chercher dans l’Ouest le soutien qu’ils ne pouvaient trouver au pays. Les ventes de terre, comme nous avons vu, sont devenues considérables, et bientôt le fermier a souffert comme avait souffert précédemment l’industriel. De 1828 à 1834, on recommença de nouveaux établissements de ce genre, et partout on donna développement aux trésors métallurgiques de la terre ; mais, comme auparavant, le système protecteur fut abandonné de nouveau, avec ruine pour l’industriel, accompagnée de ventes énormes de terres publiques, et suivies de la ruine du fermier. De 1842 à 1847, usines et fourneaux surgissent encore, pour se fermer de nouveau, et l’on vit le résultat en 1850-52 dans le prix de la farine tombant plus bas qu’il n’avait jamais fait. L’harmonie parfaite de tous les intérêts véritables et la nécessité absolue de protection pour le fermier dans ses efforts pour amener l’ouvrier auprès de lui et s’affranchir de la taxe oppressive à laquelle le soumet le trafic, se manifestent ici dans sa plus vive lumière. Personne qui ait étudié les conséquences régulières de ces faits n’hésitera à adopter pleinement cette partie de la doctrine de la Richesse des Nations, qui enseigne que le système anglais, fondé qu’il est sur l’idée d’avilir toutes les matières premières de manufactures, « est une violation manifeste des droits les plus sacrés de l’humanité.

Dans les dix dernières années, on a construit peu d’usines et de hauts fourneaux ; la valeur de ceux existants ayant été en général si fort au-dessous du coût de construction, qu’on n’a trouvé aucune raison pour en augmenter le nombre.

L’histoire de l’industrie dans aucun pays civilisé ne présente une telle scène de désastre que l’histoire des manufactures, des mines, et des chemins de fer de l’Union américaine. De tous les hommes ayant pris part à ces grandes améliorations nécessaires pour diminuer la distance entre le consommateur et le producteur — pour mettre les producteurs de laine, de lin et de subsistances à même d’échanger promptement contre le drap, l’étoffe, le fer. — et pour abaisser le prix des utilités achevées, tout en élevant ceux des denrées brutes de la terre, — une large majorité s’est ruinée, et le résultat se manifeste dans les faits que les différents métaux vont