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Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 2.djvu/279

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le fait que le paupérisme a augmenté avec le pouvoir accru de la population anglaise de commander les services gratuits de la nature. Leur manifestation dans l’Union américaine se trouve dans la baisse soutenue des prix de tous ses produits principaux, et dans l’accroissement également soutenu de la quantité qu’il en faut donner aux communautés minières et manufacturières du monde pour les produits de leurs sols respectifs[1].

Ils se manifestent en outre dans la diminution du rendement obtenu par le travail agricole, — diminution qui marche pari pansu avec le déclin du prix ; dans la tendance croissante à l’émigration et dans l’accroissement qui la suit, des obstacles à l’association et à la combinaison ; dans le pouvoir croissant du trafiquant et du trans-

  1. . Pour les modifications de la quantité de farine et de coton à donner en échange contre les différents métaux, voir précéd., p. 204. La publication récente des prix auxquels le blé a été reçu à Rensselaer-Manor, Albanie, en payement de rente, nous permet de donner le tableau suivant des variations du prix de la matière première de la farine :
    ____________ Par boisseau.
    1801-1805 1.44 dol.
    1806-1810 1.30
    1811-1815 1.87
    1816-1820 1.72
    1846-1850 1.40
    1821-1825 1.07
    1826-1830 1.12
    1831-1835 1.15
    1836-1840 1.65
    1841-1845 1.01
    1851-1853 1.10

    Comme, pour la farine, le plus haut prix se trouve dans la période de 1811 à 1815, alors qu’il existait peu de relations avec les pays étrangers. À partir de cette date la tendance a été presque fermement à la baisse, — la seule exception vraiment importante ayant eu lieu à l’époque de spéculation sauvage de la période de libre échange qui a précédé la débâcle de 1840, et à celle de la famine d’Irlande.

    Le négoce du tabac nous présente des résultats semblables. De 1816 à 1820, il y eut forte baisse, bien qu’on ne puisse préciser le chiffre. Tout bas qu’était le prix dans la période de 1820 à 1825, — les premières années qu’aient données les tableaux fournis par la trésorerie, — la baisse a été depuis à peu près constante, — la seule exception se trouvant dans le période de spéculation mentionnée ci-dessus, comme on le voit ici :

    Prix moyen d’exportation par boucaud.
    1821-1825 73.11   dol.
    1826-1830 67.03
    1831-1835 68.81
    1836-1840 86.14
    1841-1845 53.33
    1846-1850 58.77

    Il faut aujourd’hui plus de deux fois le nombre de boucauds pour payer une quantité donnée de plusieurs métaux qu’il n’en fallait il y a quarante ans.