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Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 2.djvu/399

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la population, et ne peut matériellement être augmenté ou diminué sans un grand changement dans l’état du négoce ou dans les opinions de la communauté. L’autre représente le capital non employé, la propriété du petit nombre sujet à augmenter ou diminuer

    les raisons fournies à l’appui de l’opinion que ces dépôts, — convertibles à l’instant en billets ou en or, — ne sont pas de la circulation comme le sont les billets eux-mêmes. Un des directeurs les plus distingués de la banque est d’avis qu’ils ne peuvent être considérés ainsi, car le propriétaire « ne pourrait payer ses ouvriers avec » ni ne pourrait faire « tout ce qu’il ferait avec des souverains et des shellings. » Il est d’avis toutefois qu’ils possèdent « les qualités essentielles de la monnaie à un très-bas degré. » La « qualité essentielle de la monnaie » est celle de faciliter le transfert de la propriété, et elle se trouve à un plus haut degré dans la bank-note que dans l’or ou l’argent ; et à un plus haut degré encore dans le mandat que dans la note. » Le propriétaire du numéraire en dépôt tirant pour le chiffre précis de livres, shellings et pence nécessaire, et les transférant sans avoir la peine de manier et compter même un seul penny. » Il est curieux aussi de remarquer la forte tendance dans les esprits des individus interrogés (personnages distingués dans les cercles financiers de Londres), à confondre les billets au porteur et les effets avec la monnaie courante. Un billet au porteur est un engagement de délivrer, quelque jour à venir, une certaine quantité de monnaie courante. Sa valeur monnaie, dépendant du rapport entre la monnaie et les effets sur le marché, est juste aussi sujette à variation que l’est celle du sucre ou du café. Si la monnaie abonde et que les effets, café, ou sucre soient rares, le prix de l’article pour lequel il y a déficit, sera élevé ; mais si le sucre, le café ou les effets abondent et que la monnaie soit rare, le prix des articles surabondants sera bas. Les billets au porteur peuvent être troqués contre marchandise, comme cela se fait en Angleterre à un degré considérable ; mais un surcroît dans l’offre des billets au porteur sur le marché, — quoiqu’il puisse affecter matériellement le prix-crédit des articles ou le prix en troc pour promesses de livrer monnaie à quelque jour à venir, — n’apportera point changement dans leur prix-monnaie, à moins que les billets au porteur ne puissent être facilement convertis en monnaie. Dans les temps de pression sévère, il y a facilité grande à troquer de la marchandise contre des billets au porteur ; mais le manque de confiance induit le détenteur de la première à en fixer le prix très haut, en vue de couvrir le coût et risques attachés à la conversion de billets au porteur en l’article dont est besoin, qui est monnaie, ou currency (monnaie courante), — la chose avec laquelle il doit acquitter ses engagements. Le terme currency signifie monnaie sur le lieu, et en Angleterre, excepté la monnaie d’argent pour les petits payements, on ne reconnaît que l’or, qui passe de la main à la main, soit par livraison actuelle d’espèces ou par le transfert de la propriété d’une certaine quantité de celui qui se trouve dans les caves des banques et banquiers, au moyen d’effets privés, ou mandats, ou d’obligations de la banque elle-même, appelées bank-notes, billets au porteur. Un contrat pour la livraison de farine à tel jour, peut aussi convenablement s’appeler de la farine, qu’un contrat pour la livraison à tel jour d’une certaine quantité de l’article qui est courant, pour l’acquittement des dettes, et que nous appelons monnaie, peut être appelé lui-même monnaie ou currency. — Les embarras de la banque proviennent de ce que chaque fois que la spéculation abonde et que les particuliers ont vif désir de contracter pour livrai-