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Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 2.djvu/84

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À la susdite quantité de subsistances, nous avons maintenant à ajouter la quantité totale de café, thé, cacao et sucre, de citrons et d’oranges, de figues et de raisins, d’épices et de tabac consommée par la masse des 26 millions d’individus composant la population du Royaume-Uni.

En denrées brutes, les nations étrangères fournissent tout le coton et la soie, tout le salpêtre et toutes les matières tinctoriales ; quant aux peaux, laine, chanvre, lin et divers autres articles, elles fournissent non-seulement tout ce qui est réexporté sous forme ouvragée, mais de plus ce qu’il en faut pour une grande partie, sinon pour la masse entière des quatre millions d’individus en question, — que par conséquent l’on peut considérer comme étant nourris, vêtus, logés et entretenus pour le service du peuple anglais par les autres sociétés du globe.

§ 8. — Caractère grossier des produits anglais comparés à ceux de France.

Le chiffre total des individus de tout âge et des deux sexes employés en 1841, dans les fabriques de cotonnades, de bas, lacets, estames, lainages, soiries, toiles de chanvre et de lin de la Grande-Bretagne, était de 800.246

Dans les mines 193.825

Dans les usines pour métaux, comme chargeurs de fourneaux, fondeurs, forgerons, cloutiers, fondeurs de cuivre, couteliers, faiseurs d’épingles et d’aiguilles, filetiers, serruriers, — enfin tout ce qui s’occupe de convertir le minerai en métal, et les métaux en instruments à l’usage soit du fermier, soit du manufacturier, de l’ouvrier en bâtiments ou du drapier, etc. 303.368

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Donnant par total… 1.297.439
[1]

Le chiffre ainsi employé, en 1851, doit avoir été plus considérable, et peut-être convient-il de l’évaluer à 1, 500, 000. Il suit alors

    de viande. Ceux qui touchent de gros salaires, ou à qui la vie en famille facilite une meilleure tenue de ménage, se permettent plus de viande à ce repas, ils en ont trois fois la semaine ; toutefois la classe ouvrière en consomme peu. La famille s’assied autour de la table, chacun prend vite sa portion sur son assiette, ou bien les cuillers plongent toutes dans le plat, et les appétits se satisfont avec une énergie animale. L’heure expirée, on reprend le travail à l’atelier jusqu’à sept heures et quelquefois plus, après quoi l’on prend généralement le thé, souvent mêlé avec des spiritueux et un peu de pain. Quelques-uns mangent une seconde fois le potage d’avoine ou des pommes de terre. (Dr James Philips Kay.)

  1. Potter. Progress of the Nation, p. 75-81.