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Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 3.djvu/421

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lisés, — une loi régulatrice et un gouvernement d’intelligence dans l’homme individuel qui présente le vrai type et modèle de cet homme agrégé qu’on appelle société. Il n’y a là ni compromis, ni expédients, ni égalités fonctionnelles. La compétence et l’habileté, sont sur le trône, nous donnant subordination sans sacrifice, — autorité sans usurpation, — intervention sans interférence. Ce qui est surtout le plus important, le gouvernement n’abdique pas, il ne s’abstient pas de fonctionner et cependant la liberté ne reçoit pas d’atteinte, — le résultat est trouvé d’assurer le plus haut degré de bien-être à toutes les parties.

La théorie du gouvernement politique de ces États-Unis est évidemment en harmonie générale avec l’économie vitale, comme nous l’avons déjà montré. L’individu en jouissance de droits et d’intérêts dans lesquels personne n’ose s’entremettre, — l’atome dans son propre isolement, — sent à peine la rêne de la fibre des fonctions gouvernementales, quoique recevant l’impulsion vitale et la circulation nourricière, dans une égale participation avec les masses de l’organisation la plus élevée. La famille, tenue ensemble par ses propres liens de sympathie, obéit à une influence qui se fait à peine sentir sur, la partie de la vie centrale ; — elle ne rencontre ses restrictions et directions qu’alors que ses actes la lient à ses rapports, qui augmentent chaque jour. L’école de district a des pouvoirs qu’elle exerce indépendamment de cette société plus grande, de laquelle, elle livre ses pouvoirs et à laquelle elle est responsable pour le convenable exercice de ses fonctions, — la fibre cérébro-spinale ne la touche qu’autant qu’il est nécessaire pour gouverner. Le municipe township jouit d’une indépendance semblable, — et sent le contrôle analogue du comté. Le comté tient ses franchises sous les mêmes conditions de liberté et de limitation. L’État est souverain dans toutes les relations plus étendues et plus générales, compatibles avec la suprématie de l’Union. — Celle-ci, à son tour, n’est suprême, que dans ce qui est essentiel à l’harmonie ; et au bien-être de l’ensemble de la confédération.

§ 2. — La science sociale se ramifie en économie politique. L’une traite des lois et l’autre des mesures pour assurer à ces lois leur plein effet. Rapport de la science avec l’art tel que l’établit M. Comte. Nécessité pour l’exercice du pouvoir de coordination. Devoirs à remplir envers le corps social ; ils sont les mêmes que ceux qui, dans le monde physique, sont assignés au cerveau. Plus la coordination est parfaite, et plus, dans les deux cas, toutes les parties atteignent développement complet et plus s’harmonise l’action du tout. Tendance à la création de centres locaux. Plus est parfait l’équilibre des deux forces opposées, plus il y a tendance à la liberté humaine. Le devoir du pouvoir coordinateur se borne à écarter les obstacles à l’association.

Ici la science sociale jette une branche, l’économie politique ; — la première traite des lois qui gouvernent l’homme pour lui assurer la plus haute individualité et le plus grand pouvoir d’association avec ses semblables. La seconde traite des mesures