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Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 3.djvu/461

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CHAPITRE LIII.

CONTINUATION DU MÊME SUJET.


Du commerce du monde.

§ 1. — Commerce du monde. Dans les sociétés, comme chez l’homme individuel, le pouvoir d’entretenir commerce est en raison de leur développement. — Il se complète à mesure que le pouvoir de coordination est exercé avec plus de prudence.

L’homme dont les facultés restent sans développement ne peut entretenir aucun commerce ; il n’a que peu d’idées et il a peu à communiquer par la parole ou la correspondance. Son pouvoir sur la nature est faible, et il a peu d’utilités à offrir en échange de celles dont il a besoin. L’homme de haut développement, — l’homme véritable, au contraire, peut avoir commerce avec la nature sous toutes ses formes, animées ou inanimées. Riche en idées, il est pleinement pourvu des moyens d’entretenir commerce avec ses semblables, — émettant les idées, à tel moment, au moyen de l’écriture ou de la parole ; les percevant, à un autre moment, par le sens de l’ouïe ou celui de la vue. Partout où il va, il trouve occasion d’augmenter son magasin de connaissances, — le pouvoir d’accumulation étant en ceci, comme dans tout, en raison directe de la vitesse de circulation.

Il en est de même pour les sociétés, — et leur faculté d’entretenir commerce avec le monde dépend à la fois du développement des diverses individualités de leurs membres et du développement qui s’ensuit des pouvoirs latents de la terre. Les communautés purement agricoles sont comme le pauvre : elles entretiennent des relations où la nécessité les y force, — celles qui ont atteint un haut degré de développement, au contraire, où elles veulent. Partout vous rencontrez la preuve de la vérité du grand principe général : que le pouvoir d’entretenir commerce est en raison directe de