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Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 3.djvu/463

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avait visé au développement domestique ; ils avaient fait des routes, et créé des centres locaux, sans qu’il fût besoin de recourir à l’emprunt étranger. Ils ont adopté cependant une politique contraire et défavorable à l’accroissement intérieur ; ils en recueillent une nécessité de plus en plus urgente de s’adresser à l’étranger pour les moyens de faire leurs routes domestiques, — une dépendance plus grande du commerce étranger et des gens de trafic, — une soif continue pour l’annexion des terres éloignées.

§ 3. — Le pouvoir d’entretenir commerce à l’extérieur augmente à mesure que la communauté peut de plus en plus compter sur elle-même. Rapide accroissement de commerce dans les pays qui se protègent. Sa décadence dans ceux où n’existe pas la protection.

À mesure que se développe chez l’homme individuellement le pouvoir d’entretenir commerce extérieur, la nécessité de ce commerce diminue, — l’amour du logis se développe à mesure qu’augmentent les liens de famille et l’amour de la science et des livres. Il en est de même pour les sociétés : — la nécessité de relations extérieures devient moins urgente pour elles, à mesure que la faculté d’en entretenir tient à augmenter au moyen de la diversité des emplois et du développement des pouvoirs latents de leurs populations et de leurs différents sols. Partout, autour de nous nous trouvons l’évidence que les pouvoirs de l’homme sont en raison inverse de ses besoins, — les premiers augmentant à chaque pas vers l’accroissement de combinaison, les autres augmentant à chaque pas vers l’état d’isolement.

Cherchons des preuves à l’appui chez les communautés en progrès dans le passé ou dans le présent. La puissance d’Athènes augmente avec le développement de relations intérieures. Elle décline à mesure que le commerce domestique s’alanguit et que l’État tombe dans une dépendance plus complète de relations extérieures. — Le grand développement du commerce extérieur de l’Angleterre suit immédiatement le développement du commerce domestique — et ce dernier a dû son existence à un système protecteur du caractère le plus restrictif.—Le commerce extérieur de la France a presque quadruplé dans les trente années dernières, — il s’est élevé du chiffre de 1 milliard de francs, qui est le chiffre moyen d’une période de dix années finissant en 1835, au chiffre de 5 milliards en 1857[1].

  1. L’augmentation du total des exportations et importations de la France a été en dollars :
    1825 à 1833.   163.953.000 dollars.
    1844 à 1846. 350.000.000
    1852 et 1853. 477.000.000
    1857. 1.065.000.000

    Depuis qu’on a complété les relations par chemins de fer avec la Belgique, la