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Page:Carmontelle - Conversations des gens du monde, tome 1.djvu/370

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M. de Clera.

Je vous réponds, Madame, qu’elle a du lait comme moi, & qu’elle va détruire entièrement sa santé.

Mad. de Peranval.

Il faudroit pourtant prendre garde à cela ; il y a des exemples effrayans de ce qu’il dit-là, Madame.

Mad. de Lezi.

Oui, si j’étois comme dit mon oncle ; mais vous savez qu’il y a des hommes qui n’aiment pas trop que les femmes nourrissent.

Mad. de Peranval.

Oui ; parce qu’elles ne sont plus à la société.

M. de Clera.

C’est-à-dire, qu’il faudroit qu’elles n’y fussent pas, & qu’elles eussent une excellente santé.

Mad. de Lezi.

Eh bien, moi, cela ne me fait rien du tout. Je fais ce que je veux, je vais au bal, au spectacle, je fais des visites, cela ne me dérange en rien. Il est vrai que j’ai deux Berceuses excellentes.