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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome I.djvu/171

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CHAPITRE XVII.

mettais dans la façon dont je la regardais, son cœur ou ses sens n’avaient pas été émus ; mais je ne pus me dissimuler le désir qu’elle paraissait avoir de me plaire en voulant bien me recevoir chez elle pour y former cette union charmante que nous avions projetée. Son boudoir, où elle me fit entrer, était d’un goût exquis ; mais elle était ce qui le rendait le plus agréable. Elle me tendit la main, que je baisai mille fois ; elle voulut la retirer. Ah ! lui dis-je, songez donc que l’amitié ne doit pas rendre défiante. — Les hommes sont si trompeurs ! — Oui, les amans. — Asseyons-nous. Elle se laissa aller sur un sopha en niche assez grand, et je me mis à côté d’elle. — Savez-vous que j’ai pensé me repentir de vous avoir donné ce rendez-vous ; car cela en a tout l’air, et surtout de vous recevoir ici dans ce boudoir. — Cet air est celui de la confiance, et la confiance n’est-elle pas ce