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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome I.djvu/178

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LES FEMMES.

dame, il me l’a rendu. Vous verrez que j’étais loin de lui rien confier, puisqu’il avait cru me confondre en me montrant cet écrit, et que n’ayant jamais vu votre écriture, je n’ai pu reconnaître que ce billet était de vous sans le lire. Il me l’a laissé sans peine, en riant et en me conseillant de poursuivre, et que je serais bientôt heureux. — Que vous seriez bientôt heureux ? — Ce sont ses termes. — Voyons le billet ? — Le voilà, Madame. Elle le lut. Non, dit-elle, rien ne peut faire soupçonner… Elle déchira le billet. Écoutez-moi, Monsieur, il n’y a qu’un parti à prendre ? — Quel est-il ? — Ce billet annonçait le commencement d’un commerce d’amitié, je veux que le comte imagine que j’ai cru qu’il n’y pouvait pas avoir d’autre chose de votre part ; mais que j’ai été si effrayée en m’apercevant que c’était un moyen de me séduire, que vous n’étiez en effet qu’un amant, je me