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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome I.djvu/194

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LES FEMMES.

de sa tendresse ; mais elle s’y refusait constamment. Un jour que nous étions seuls, et sans avoir aucun témoin à redouter, j’osai la presser encore plus vivement que je n’avais encore fait. Elle parut faire un effort sur elle-même, et se levant, elle me dit, avec la plus grande douceur : Mon ancien ami, souvenez-vous toujours de ce que je vais vous dire. Je vous aime trop pour vouloir condamner vos désirs ; je le voudrais que cela me serait impossible, puisque je sens que les miens les égalent ; je ne puis me dissimuler que nous pensons, que nous sentons et que nous désirons tous deux de même ; vous êtes moins coupable que moi, puisque vous êtes libre, et que je ne le suis pas. Enfin plus notre amour me dit de m’abandonner à vous, plus il me serait doux de vous satisfaire et de vous prouver que nous ne formons qu’une ame, et plus cet amour m’ordonne de me con-