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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/104

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LES FEMMES

de sa figure ; mais je ne la voyais pas assez, parce que tout en me parlant elle regardait à droite et à gauche, qu’elle n’attendait pas mes réponses en me questionnant, et qu’elle ne répondait jamais à ce que je lui disais. Enfin nous arrivâmes à la Comédie. « Y a-t-il bien du monde aujourd’hui, Monsieur ? dit-elle à la porte.

— Mais, Madame, je crois que oui.

— Je crois ! dit-elle en montant, ces gens-là ne savent jamais rien. Monsieur de Saint-Alvire, dites, je vous prie, à nos gens de ne pas s’éloigner. »

J’y allai, et je fus du temps sans pouvoir retrouver les deux dames ; je n’y parvins qu’en entendant le bruit qu’elles faisaient dans le corridor en quittant leur loge. « Pas un chat, me dirent-elles ; il faut que nous allions à la Comédie-Italienne ; » et elles descendirent. Nous retrouvâmes les gens après avoir attendu un peu de temps, et nous partîmes.