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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/160

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LES FEMMES

plus du comte ; il me semble que votre admiration pour lui est bien diminuée.

— Mon admiration ! à moi ?

— Sans doute.

— Je ne répétais que ce que disaient toutes ces dames : il est parti, elles n’en parlent plus.

— Voilà ce qui arrive toujours dès qu’on ne voit plus les gens, on oublie tout ce qu’on avait admiré en eux.

— C’est-à-dire que vous me louez souvent ; si je m’en allais, vous ne penseriez plus à moi.

— Vous ne le croyez pas.

— Je vous demande pardon ; puisque c’est une de vos maximes, je dois le croire.

— Je ne me défendrai pas d’une chose dont je ne puis jamais avoir la pensée ; elle est trop éloignée de tout ce que vous m’inspirez ; mais me direz-vous ce que cela vous ferait, s’il m’était possible d’oublier le plaisir que je goûte