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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/162

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LES FEMMES

— Et vous soumettriez-vous à toutes les lois que je pourrais vous imposer ?

— Un esclave est obligé d’obéir.

— Eh bien ! mettez moins de louanges dans vos propos, quand il est question de moi.

— Ce n’est pas ma faute si votre modestie vous fait voir des louanges où il n’y a que de la sincérité et de la vérité.

— Savez-vous que vous vous éloignez un peu trop du ton de la capitale ! que vous m’empêcheriez de m’y accoutumer et d’en user, ce qui peut ternir en peu de temps le mérite d’une habitante de la province.

— Tenez, Madame, oublions tous les tons du monde, imitez-moi, soyez vraie.

— Il pourrait y avoir du danger pour une femme d’être vraie.

— Il faut distinguer avec qui ; c’est selon les personnes ; tout en vous a l’air de la candeur, et vous n’êtes pas faite pour dissimuler.