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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/168

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LES FEMMES

— Voilà donc le principe de sa vivacité, de son étourderie et de ses inconséquences ?

— Je le crois ; elle ne cherche les autres que pour s’éviter elle-même.

— Elle pourrait trouver facilement quelqu’un qui l’y ramènerait.

— Elle craint sûrement d’avoir une grande passion, elle s’en trouve susceptible ; elle est effrayée de cette idée, et elle fait tout ce qu’elle peut pour s’en distraire.

— Les romans lui auront tourné la tête.

— Je le crois ; je l’ai vue fondre en larmes à une tragédie, en rougir, et puis éclater de rire tout de suite, sans vouloir dire pourquoi, et laisser plutôt imaginer qu’elle avait des vapeurs.

— Que peut-elle trouver de si effrayant dans une passion ?

— Le danger peut-être…

— Le danger ?