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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/184

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LES FEMMES

vous serez sans doute surpris de la confiance avec laquelle je vous ai prié de venir chez moi.

— Vous avez prévenu tous mes désirs, Madame ; je serai toujours à vos ordres, et je m’estimerais trop heureux si je pouvais vous le prouver.

— Vous savez que madame de Brieux est partie pour l’Amérique ?

— Oui, Madame.

— C’est une amie que nous avons perdue vous et moi, qu’il nous sera bien difficile de réparer.

— Je ne conçois pas, Madame, comment elle a pu s’éloigner de vous.

— Elle m’a dit qu’elle ne partait que pour fuir un ingrat, qu’elle ne voulait plus être à portée de le voir, que sa présence la faisait trop souffrir. Je l’ai priée de me le nommer, elle m’a dit que vous le connaissiez : les ingrats me font horreur, je ne veux avoir nul commerce avec eux, et vous me ferez