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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/196

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LES FEMMES

et il ne m’a inspiré qu’une haine affreuse.

— Eh ! Madame, pourquoi vous livrer à ces horribles tourmens ?

— Vous ne connaissez pas quel est l’excès de ma faiblesse, et je ne sais si je pourrai vous apprendre ce qui la cause.

— Que ne m’est-il possible de la détruire en combattant vos craintes !

— Dites mes terreurs. Hélas ! je suis plus alarmée encore pour vous que pour moi.

— Madame, éclaircissez, je vous en supplie, ce cruel mystère.

— Puisque vous le voulez absolument, apprenez donc que je suis la victime d’une curiosité trop indiscrète. Une de mes amies me mena un jour chez une diseuse de bonne aventure ; elle savait combien je redoutais l’amour, elle voulait me rassurer en me faisant consulter cette femme qui me dit que