Aller au contenu

Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/198

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
192
LES FEMMES

ne vous en aimai pas moins. J’en fus trop convaincue en sentant hier le poison de la jalousie pénétrer dans mon ame ; j’ai été effrayée en prévoyant tous les maux que j’avais à redouter, et encore davantage tous ceux que je pourrais vous causer.

— Convenez-en, Madame, la prédiction vous occupe toujours, et vous ne croyez pas que je puisse être autre chose, un jour, qu’un ingrat.

— Ah ! ne croyez pas que je puisse avoir cette pensée ; je ne veux que vous éviter des tourmens que vous ne devez pas mériter.

— Soyez-en donc assez certaine pour laisser le calme dans votre cœur.

— Je voudrais qu’il pût dépendre de moi. Comptez que je vais faire l’impossible pour bannir toutes mes inquiétudes. Adieu, je ne vous quitte que pour penser à vous ; laissez-moi, je vous prie, et ne me répondez point. Je lui