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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/226

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LES FEMMES

— Non, Madame, je ne puis croire ce projet véritable ; laissez-moi penser qu’en me faisant cette proposition vous avez voulu m’éprouver.

— Je suis trop sûre de votre cœur pour en être tentée ; ce que j’exige de vous est une chose absolument nécessaire. J’entends quelqu’un. Ah ! c’est ma mère. Allez, de ce pas, chez madame de Gersigny, et persuadez-la si bien de votre amour, qu’elle puisse détruire tous les soupçons que ma mère pourrait former, en nous trouvant ici seuls ensemble ; partez promptement.

— Et y fûtes-vous ?

— Je me trouvai fort embarrassé !

— Je le crois. La situation est neuve ! Ce qui passe par la tête des femmes est incroyable ! Celle-ci n’agit pourtant que d’après les principes que se sont faits les hommes ; elle sait qu’ils ne regardent que comme une légèreté, un jeu, une plaisanterie de tromper une femme.