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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/26

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LES FEMMES

pas vous qui m’en avez dit tant de mal ?

— Je vous en ai dit moins qu’elle ne m’en a fait ; c’est une femme très-dangereuse.

— Dangereuse ?

— Oui, avec laquelle il n’y a rien à espérer.

— Pourquoi donc ?

— Je vous le dirai naturellement. Elle est vive, elle est gaie, elle a tous les talens agréables et tout le goût possible : elle est maligne, elle saisit adroitement tous les ridicules, plaisante sur tout, médit délicieusement ; mais elle est raisonnable, ou insensible.

— Insensible ?

— Oui, on ne le croit pas d’abord et on s’y laisse prendre, parce qu’elle a infiniment de coquetterie, qu’on croit aisément lui plaire, qu’elle reçoit les hommes bien plus facilement que les femmes, qu’elle se fait conter leurs