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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/28

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LES FEMMES

procha lorsque celui-ci l’eut quitté.

Saint-Alvire lui redit la conversation qu’il avait eue avec madame de Vilmare et celle qu’il venait d’avoir avec le vidame. Dinval, qui ne voulait toujours que le voir occupé, lui conseilla de ne point lâcher prise, puisqu’on ne l’éloignait pas, et lui cita plusieurs occasions où des hommes très-amoureux avaient échoué, et où d’autres, tout en plaisantant, avaient réussi : « Enfin, lui dit-il, puisqu’elle est aimable, voyez-la toujours, et loin de vous rebuter, imitez son ton de plaisanterie ; il peut arriver un bon moment et vous en profiterez. Si vous vous apercevez un jour qu’habituée à vous voir, vous lui êtes devenu nécessaire, qu’elle compte sur vous, feignez adroitement de vouloir vous en détacher ; si son amour-propre vous en paraît piqué, revenez promptement, et si elle vous fait des reproches, ayez l’air embarrassé ; la crainte de vous perdre