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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/34

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LES FEMMES

qu’il lui eut conté où il en était, celui-ci lui dit : « Je n’en suis pas surpris, j’avais jugé cette femme, et j’avais pensé que vous n’en obtiendriez jamais rien.

— À quoi donc pouvait m’être utile de m’y attacher ?

— À vous distraire de vos maux et à vous occuper agréablement. D’après ce que vous m’avez dit de madame de Vilmare, je vous conseille fort de demeurer son ami.

— Est-ce que vous pensez que l’on puisse demeurer l’ami d’une femme pour qui on a eu de l’amour, et qui n’y a pas répondu ?

— Bien plus souvent que quand elle en a eu pour vous.

— Pourquoi cela ?

— Parce que vous n’avez jamais eu de torts avec elle, et que les passions finissent rarement sans que l’on ait lieu de se plaindre l’un de l’autre.