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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/60

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LES FEMMES

l’indifférence en la voyant, et plus vous serez près de réussir.

— Mais elle a de l’esprit.

— L’esprit ne diminue rien de l’amour-propre, il l’augmente souvent.

— Je crois que vous avez raison ; ce projet pourra au moins m’amuser ; je vous promets de n’y pas perdre un moment. J’y vais, et demain je vous dirai ce qui se sera passé. »

Saint-Alvire alla chez madame de Xiriol ; madame de Yerfon y arriva pour souper ; quoiqu’elle se fût fait attendre, il y avait peu de monde à cause du concert spirituel qui finissait fort tard ce jour-là ; la réception qu’on lui fit fut moins brillante qu’à l’ordinaire, et Saint-Alvire la regarda à peine et alla causer avec une femme d’un certain âge qui était des amies de madame de Yerfon ; cette femme fut étonnée de la préférence et elle lui dit : « Est-ce que vous ne connaissez pas madame