Aller au contenu

Page:Carmontelle - Les Femmes, tome II.djvu/94

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
88
LES FEMMES

— Ah ! pardonnez-moi ; mais…

— Que voulez-vous dire, mais ?

— Je ne dis rien.

— Savez-vous que vous avez là un ton, le plus singulier du monde ?

— Moi ?

— Oui vous. Venez donc vous asseoir ici, que je vous parle. Dites-moi, d’où vous vient cet air ironique, dans ce moment-ci surtout ? Je veux absolument savoir ce que vous pensez de moi, aujourd’hui ?

— Cela est aisé à deviner ; ce que tout le monde en pense, que vous êtes la plus belle personne du monde.

— Vous dites cela de manière à faire croire que vous n’aimez pas qu’on soit belle.

— Je serais certainement de bien mauvais goût.

— Je sais que vous pensez qu’on ne peut être en même temps belle et sensible.