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CHAPITRE XXXIV.

— Vous ne songez donc pas que je peux vous en punir ; mais nous parlerons de cela une autre fois.

On recommença à jouer, ensuite on causa, on se sépara un peu tard, et elle ne m’avait jamais paru si gaie. Je la ramenai dans son appartement, mais elle ne voulut jamais m’y laisser entrer. Je boudai. Elle me dit : Nous aurons le temps de nous revoir ; et je me retirai. Le lendemain je me présentai à sa porte, elle était entr’ouverte, j’entrai jusques dans son cabinet ; il n’y avait personne ; je ne pus m’empêcher de lire une lettre qu’elle avait commencée, voici ce qui était écrit :

« Je crains bien, ma chère petite, de ne vous pas revoir sitôt à Paris. Ce traître de marquis m’a fait une trahison en venant ici, et je sens que sa présence pourra m’y retenir du temps, c’est-à-dire, tant qu’il le voudra ; je vous l’avoue avec confusion, lui seul pouvait… »