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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome III.djvu/137

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CHAPITRE XXXV.

— Cela serait, j’en conviens, reprit-elle, une grande preuve d’amitié ; mais il pourrait y avoir du danger.

— Pour qui donc ?

— Pour cette amie.

— Je n’y en vois point du tout.

— Cette amie n’aurait qu’à, sans le vouloir, aimer réellement cet amant abandonné.

— Bon ! les femmes n’aiment que lorsqu’elles le veulent bien.

— Ne croyez pas cela.

— Ou tant qu’elles le veulent.

— Je vous jure que cela n’est pas vrai.

— Supposons un instant que je fusse cet amant aimé de madame de Léonval, et qu’il me fût possible de feindre de amour pour vous, Madame, pour cacher celui que j’aurais pour elle ; ne vous prêteriez-vous pas à cette feinte ?

— Non, certainement, je ne voudrais pas le risquer.