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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome III.djvu/159

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CHAPITRE XXXVI.

en l’air, je la pressais doucement ; tout d’un coup je sentis qu’elle devenait pesante, parce qu’elle s’évanouissait. Je la reposai promptement sur le sopha.

— Voyez de quoi vous êtes cause, me dit madame de Nompart, en rougissant de colère.

Je ne répondis rien, je regardais madame d’Oricante, qui revint bientôt à elle. Son premier regard fut dirigé vers moi, et je ne vous dirai pas tout ce que j’y vis. Sa cousine lui conseillait de s’en aller chez elle, et je proposai étourdiment de la reconduire. Non, Monsieur, dit madame de Nompart ; je lui donnerai une de mes femmes. L’abbé de Villeronde arriva, il est son oncle, elle prit sa voiture. Madame de Nompart avait un air d’humeur que je ne lui connaissais pas ; je l’attribuai à la visite de l’abbé qui nous empêchait d’être seuls ; je crus n’avoir rien de mieux à faire que d’aller m’habiller