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Page:Carmontelle - Les Femmes, tome III.djvu/178

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LES FEMMES.

— Et avec madame de Nompart ?

— Je me reprochais dans les moment les plus délicieux de n’être qu’un trompeur, un traître, un perfide. Je l’aimais réellement et l’autre m’amusait ; je disais : Sa coquetterie est vraie au moins. Qui m’assurera que le sentiment de sa cousine n’est pas joué ? c’est ainsi qu’on cherche à s’excuser ses torts en soupçonnant celle qui nous aime le plus.

— Votre situation dut vous paraître nouvelle.

— Oui, mais très-embarrassante vis-à-vis de madame de Nompart. Toujours feindre de la constance au milieu de la légèreté, c’est une espèce de tourment continuel. Lorsque j’y pensais le plus, je me vis associer chez madame d’Oricante plusieurs rivaux. Loin d’en être alarmé, je leur laissai le champ libre. Madame de Nompart me voyant moins occupé, me parut plus difficile sur les momens ou elle pourrait me recevoir,