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Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 2.djvu/245

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Mlle. JAVOTTE.

Ah, Maman, c’est donc vrai ?

Mad. LOUVIER.

Non, non, ce sont des contes qu’on lit dans les Histoires des Romans ; & il ne faut pas qu’une fille en lise jamais.

Mlle. JAVOTTE.

Oh, je le sais bien ; parce que tout cela n’est pas vrai ; & j’en suis bien fâchée !

Mad. LOUVIER.

Est-ce que vous en avez lu ?

Mlle. JAVOTTE.

Oui, Maman, au Couvent ; j’en ai lu un qui s’appelloit Hypolite, Comte de Duglas.

Mad. LOUVIER.

C’est fort bien. C’est donc-là que vous avez appris que l’on avoit de l’amour ? Tout cela n’est qu’un nom ; c’est de l’amitié qu’il faut dire ; & une fille ne doit jamais prononcer le mot d’amour, entendez-vous ?

Mlle. JAVOTTE.

Oui, Maman ; mais si ce n’est pas la même chose.

Mad. LOUVIER.

Comment, & pourquoi ne seroit-ce pas la même chose ?