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Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 3.djvu/194

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M. DELAMERCI.

Je vous en crois sur votre parole.

L’ABBÉ.

Celui qui me la vendit, voulut absolument me donner à souper ; c’étoit dans le quartier S. Victor, où l’on ne trouve point de fiacres : je fus donc obligé de revenir à pied. En passant dans une petite rue, deux hommes, qui marchoient derrière moi me firent craindre qu’ils ne fussent des voleurs ; j’eus beau doubler le pas, ces hommes me suivoient, & ma crainte augmentoit. J’étois très-occupé de sauver ma Médaille, & je m’embarrassois peu du reste. Je pris le parti de l’avaler, je n’eus pas plutôt fait, que ces deux hommes tournerent par une autre rue, & je me repentis de ma peur.

M. DELAMERCI.

Depuis ce temps-là…

L’ABBÉ.

Depuis ce temps-là, je l’ai toujours dans le corps, ainsi vous voyez bien que je ne peux pas vous la montrer ; elle ne me fait point de mal.